Benoit DESCHAMPS

Je travaille à partir d' éléments récupérés, tant dans l'espace de production que dans les éléments eux mêmes ou même le secteur publique virtuel (internet) . Cette matière « matrice » devient prétexte à l’ajout, la mise en relation, le sampling d’une ou plusieurs figures , par la peinture ou la sculpture. La mise en scène de ces éléments figurés, parfois faussement illusionniste entre la composition du support, la figuration et les attitudes franches des personnages à des instants d'équilibres, propose au «regardeur» de jouer le jeu de la paréïdolie et de l'apophénie pour distinguer quels sont les acteurs de ce simulacre et comment ils interagissent entre eux. Au delà des conventions de l’art contemporain, mon geste revendique un regard critique et ludique, réactivant contexte et concept dans un procédé poétique et poïétique, entre abstrait et concret, entre détournement et métamorphose. Autant par la sculpture que par la peinture, la création ne devient qu'un prétexte à arrêter l'image dans un espace faisant sens, dans un temps de gestation puis un espace de réflexion pour le regardeur. Je propose un simulacre conceptuel dans l’interaction que je met en jeu entre images, objet et espace, illusion, virtualité et réalité. Je donne à percevoir et expérimenter formes et dispositifs , détournement d’images mentales.
Je présente alors une nouvelle lecture des objets et des images, plus ou moins populaires que je découvre opportunément, où notre point de vue de spectateur est sans cesse questionné tant dans les œuvres elles-mêmes que dans leur mise en espace : « que se passe t’il entre ce que nous voyons, entre ce qui nous regarde ? Comment qualifier entre ? Entre est-ce le milieu des choses ? Le milieu est-ce le centre des choses? Croire ? Ou voir ? Ou les deux ? Par cette attitude de création, je tente de jouer avec différentes notions, en rapports avec nos capacités de croyances, de projections, avec notre liberté de modeler le sens de la réalité, afin de construire des questions imagées sur ce que nous sommes et serons. Je suis motivé par la constatation d'un monde qui échange et change de manière exponentiel. Je regarde l'Art comme une sous catégorie de la croyance, au même titre que la religion, ou n'importe quelle opinion, comme une science qui pourrait nous aider à finalement distinguer le désir de réalité de la réalité elle même.